Région Grand Est

Jean Rottner n’a qu’à traverser la rue

Brève
30/12/2022

Un pantouflage réussi

Le 20 décembre, Jean Rottner, ancien médecin urgentiste, ancien maire de Mulhouse et président LR du Conseil Régional du Grand Est,  annonçait à la surprise générale qu'il démissionnait de tous ses mandats politiques pour « impératifs familiaux ». Tout le monde s’interrogeait sur ces impératifs. 

Dix jours plus tard, on apprend qu'il a été débauché par un groupe privé, « Réalités », pour diriger son antenne Grand Est. Cette entreprise vend ses services pour la maîtrise d'ouvrage de construction de logements, commerces, bureaux, locaux… Le carnet d'adresses de Rottner a dû être un bon argument pour son recrutement. 

Rottner n'est pas le premier à passer de la politique à un poste de direction dans le privé. C'est même une pratique courante et légale, à condition en principe qu'il n'y ait pas conflit d'intérêt entre les deux emplois. 

De fait, le monde des affaires et celui des "serviteurs de la République" sont loin d'être séparés. Au pouvoir politique, ces politiciens, sous couvert de l'intérêt général, défendent les intérêts des capitalistes. Puis ils se mettent directement au service de l'une ou l'autre de ces mêmes entreprises. 

Pas de doute, la démission de Rottner est bien une histoire de famille : il reste dans la grande famille de ceux qui se placent du côté de la classe dirigeante. 

Mulhouse

Piscine Pierre et Marie Curie : la fermeture est définitive

Brève
30/12/2022

Le 28 décembre 2022, comme cadeau de Noël, la m2A (Mulhouse Alsace Agglomération) a annoncé par communiqué la fermeture définitive de la seule piscine du centre-ville de Mulhouse, Pierre et Marie Curie. L'avenir de cette magnifique piscine était sur la sellette depuis des années, la m2A ne voulant pas s'engager dans les travaux de rénovation. Le 11 décembre, elle a adopté un Plan Énergies 2030, comprenant, pour faire des économies, la fermeture de cet établissement historique, dans lequel des générations d’enfants ont appris à nager. Et cela tout de suite, dès le 3 janvier ! 

La décision a pris de court les utilisateurs, comme les salariés de la piscine, sommés de se répartir sur les autres établissements de l'agglomération. 

Les enfants des écoles du centre-ville, souvent issus de familles populaires qui déjà n’avaient pas beaucoup de possibilités d’apprendre à nager, devront aller nettement plus loin : à la piscine de l'Illberg ou des Jonquilles. Et comment savoir si elles pourront accueillir correctement toutes ces classes et ces usagers supplémentaires ? 

La m2A assure que l'apprentissage de la natation est sa priorité. A en juger par cette fermeture, on n’en a pas vraiment l’impression. Une fois de plus, les services publics font les frais de la crise. 

SNCF Strasbourg

un REME qui vire au cauchemar

Brève
28/12/2022

Le Réseau express métropolitain européen (REME) de l’agglomération strasbourgeoise a démarré le 11 décembre et, comme tous les cheminots et de nombreux usagers s’y attendaient, cela s’est traduit par un fiasco.

Au lieu des 890 TER supplémentaires promis par la région Grand Est, l’Eurométropole de Strasbourg et la direction de la SNCF, qui devaient circuler dans la première semaine, pas moins de 509 trains ont été supprimés, dont 200 pour manque de personnel de conduite. À cela il faut ajouter 175 suppressions partielles, c’est-à-dire des trains qui n’ont pas pu se rendre jusqu’à leur terminus, une multitude de retards, des correspondances empêchées, des trains bondés… Faute d’embauches et de moyens matériels, il ne pouvait en être autrement.

Le REME se heurte également à la saturation des voies de la gare de Strasbourg. Si un RER parisien circule sur un réseau entièrement dédié, la gare de Strasbourg doit composer avec les circulations TGV, le fret, les trains de travaux… Là aussi, les cheminots avaient alerté la direction sur l’impossibilité technique d’organiser cette augmentation du nombre de trains TER.

La direction de la SNCF, de son côté, a tenté de se dédouaner en mettant en avant le froid et la neige, sauf que, sur ce point aussi, sa responsabilité est engagée, puisque depuis des années elle supprime des postes dans les brigades des voies chargées de traiter les problèmes liés aux conditions climatiques.

Quatre jours à peine après le lancement, la direction de la SNCF et la région Grand Est ont annoncé un plan de transport adapté, qui supprime 25 % de la circulation sur les lignes du REME pour une période de quinze jours. Mais, à moins d’embaucher et de former d’ici là tout le personnel indispensable, et de fournir le matériel nécessaire, la situation ne risque pas de s’améliorer. Les plans de transport adaptés vont se succéder comme c’est déjà le cas depuis plus de deux ans.

« Le REME, c’est du rêve » disait le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou quelques jours avant le lancement. Cheminots et usagers ont pu concrètement vérifier ce que valaient ces belles promesses. La situation de sous-effectif ainsi que l’état de vétusté du réseau et du matériel étant la même partout sur le territoire, le même résultat est à prévoir pour les dix RER de province annoncés par Macron. Eux aussi n’existent que dans ses rêves.

Correspondant LO

article de Lutte Ouvrière n°2839

Eboueurs de Nancy

Une grève déterminée et bien visible

Brève
26/12/2022

Très rapidement les poubelles se sont amoncelées dans les rues de Nancy...

Après quatre jours de grève totale du ramassage des ordures, les éboueurs de l’agglomération de Grand Nancy ont repris le travail. Il n’était plus possible d’ignorer à quel point leur travail est indispensable : les poubelles s’amoncelaient dans les rues.

 

Déterminés, les grévistes tenaient en permanence un piquet de grève devant leur entreprise, la RIMMA-Véolia à Ludres. La solidarité des travailleurs des entreprises de la zone industrielle était bien visible, leur apportant soutien financier et bois pour se chauffer. Les grévistes n’hésitaient pas à descendre en délégation interpeller le maire ou le préfet sous leurs fenêtres. Si leurs revendications n’étaient pas satisfaites, ils étaient prêts à passer Noël ensemble, et même Nouvel An… et à empêcher leur direction de passer de bonnes fêtes.

 

Car c’est un véritable ras-le-bol de leurs conditions de travail qui s’est exprimé : les pneus des camions sont lisses, les éboueurs sont souvent seuls à l'arrière du camion (au lieu de deux) et, alors qu'on est en plein hiver, ils n'ont qu'une seule paire de chaussures et une simple veste. Avec les syndicats CGT, FO et CFTC, ils revendiquent une prime de 1200 euros, ainsi qu'une station portative de gaz afin de pouvoir faire le plein des camions sans avoir à attendre des heures. Par leur mobilisation, ils ont déjà arraché 4 % d’augmentation des salaires, de 250 euros de la prime d'intéressement et le paiement des quatre jours de grève.

Hôpitaux de Mulhouse

Ça ne mange pas de pain

Brève
18/12/2022

Le Groupement Hospitalier Régional a racheté il y a peu la Clinique des Trois Frontières. Petit détail : sans les médecins.

Allez... qui est intéressé par une boulangerie sans boulanger ? Là, il ne s'agit pas de pain, mais juste de la santé des patients...