Petelo Saefa avait été licencié pour faute lourde en 2009 après 17 ans dans la Sogeefer, société de maintenance de wagons d’Hagondange où il était mécanicien.
La direction de l’entreprise y laissait prospérer un climat raciste pour diviser les 90 employés et maintenir des salaires inférieurs pour les travailleurs non strictement originaires de l’hexagone. Pour combattre cette situation ce salarié, né en Nouvelle-Calédonie, s’est présenté en 2006 aux élections professionnelles où son syndicat, la CGT, a gagné. Mais dès lors des tracts racistes et antisyndicaux anonymes – mais à qui profite le crime ? - ont fleuri impunément dans l’entreprise, le traitant de « parasite », de « chancre », « fainéant toujours absent » et disant que le syndicat était « une bête dangereuse qui sème le désordre ». Licencié en 2009, l’inspection du travail, puis le ministre du Travail ont levé sa protection de délégué malgré la situation dans l’entreprise.
Petelo a entamé un parcours du combattant pour faire appel de toutes ces décisions, et il a finalement été réintégré il y a deux ans. Il a obtenu cette semaine réparation devant les Prudhommes et, éprouvé dans sa santé par ce qu’il avait subi, il réclame aussi un poste de travail aménagé.
La direction, pas gênée, fait appel de la décision des Prudhommes. Souhaitons qu'elle se fasse débouter ! Le courage de Petelo Saefa a permis, pour une fois, de mettre en échec le comportement abject d’un patron, même soutenu par le ministère.