Renault - Le Mans :  Priorité au profit

Echo d'entreprise
01/05/2020

Après cinq semaines d’arrêt, la reprise du travail se fait progressivement et les effectifs augmentent semaine après semaine pour atteindre 900 salariés sur les 2000 que compte l’usine habituellement. Tout un protocole de sécurité a été mis en place par la direction (masques, gel hydroalcoolique, modification des sens de circulation dans les ateliers…) ce qui est la moindre des choses.
La direction fait même distribuer des masques FFP2 aux techniciens de maintenance car ils sont amenés à côtoyer pas mal de monde dans leur journée. Ce sont pourtant ces masques que bien des personnels soignants recherchent à corps et à cris, comme les médecins généralistes, les dentistes ou les salariés des Ehpad.
Qu’est-ce qui est le plus urgent ? Soigner en sécurité des patients, s’occuper de personnes à risques ou fabriquer des châssis de bagnoles ? Pour Renault, un assemblage de pièces métalliques a visiblement plus de valeur !

CHU de Nantes :  L’hôpital se fout de la charité

Echo d'entreprise
15/04/2020

Au CHU de Nantes, les grands patrons de la région multiplient les cagnottes et les dons pour faire mine de participer à « l'effort de guerre » contre le coronavirus. Et quelles sont les armes qui nous arrivent ? Des pizzas Domino’s, des yaourts Lactalis, des sandwichs (souvent en passe d’être périmés) ou des crèmes pour les mains de la part de la grande distribution et, de la part du groupe Airbus… quelques-uns des masques sur lesquels il a fait main basse.

Quant au fond de dotation du CHU, il prend bien soin d’expliquer à ces « mécènes » quels sont les gains qu’ils peuvent attendre de cette charité bien ordonnée, en matière d'image, de management, de « responsabilité sociale » mais aussi… de défiscalisation !

Mais parmi nous, beaucoup ne sont pas dupes. Nous savons que ce qu'il faut pour l’hôpital, ce n’est pas être dépendant du bon vouloir de capitalistes cherchant à se payer, à pas cher, une belle image sur le dos des personnels hospitaliers, mais bien de l’argent pour le matériel, les embauches et les salaires.

Papeterie Allard à Aubigné-Racan (Sarthe) :  Recul du patron face à la grève !

Echo d'entreprise
14/04/2020

Rassemblement des grévistes devant l'entreprise

Vendredi 10 avril, la majorité des travailleurs de la papeterie Allard (73 salariés) se sont mis en grève pour réclamer un minimum d’équipements de sécurité. Cette entreprise du groupe Allard-Valois qui possède 10 sites en France, produit des emballages, notamment pour l’alimentaire.

Depuis trois semaines, alors que l’entreprise tourne à fond 24h sur 24 et 7 jours sur 7, le personnel exigeait du savon virucide, du gel hydroalcoolique sur tous les postes et le nettoyage des sanitaires et parties communes par une entreprise extérieure car celui-ci n’est plus assuré depuis 5 ans (ou alors par les ouvriers en plus de leur travail) suite au non-remplacement de la femme de ménage. Les propos du directeur, tenus lors d’une réunion où il traite le personnel de « tire-au-flanc », a fini par déclencher la grève. Face à cette réaction collective en pleine période de confinement, le directeur, si avare et arrogant, a dû céder sur le gel et accorder le nettoyage quotidien des locaux.

Cette réaction salutaire montre que, même dans de petites entreprises, pour se faire respecter, la grève est l'arme des travailleurs.

Rapido à Mayenne :  Le profit d’abord !

Echo d'entreprise
13/04/2020

Mise à l'arrêt depuis la première semaine du confinement, l’entreprise de camping-cars Rapido, à Mayenne, va reprendre la fabrication dès le mardi 14 avril. Dans le protocole proposé par la direction, qui énonce les mesures de précaution face au Covid-19, on peut lire que les salariés qui ont obligation de travailler en binôme sur les mêmes tâches seront équipés de masques FFP2. Alors que les soignants ne sont pas tous, loin s’en faut, équipés de ce type de masque, un nombre non négligeable va donc servir pour la production de camping-cars...

On voit où sont les priorités dans cette société capitaliste. C'est révoltant.

 

Michelin à Cholet.  :  Voleurs de congés

Echo d'entreprise
12/04/2020

A l’échelle du groupe Michelin, un accord signé entre la direction et plusieurs syndicats (SUD, CGC et CFDT) vient d’entériner le vol de congés aux salariés. Rendu possible par les récentes ordonnances Macron, dans le cadre de « l’état d’urgence sanitaire », l’accord impose aux travailleurs de poser 5 jours de congés annuels et 5 jours de RTT sur la période d’arrêt de la production ouverte le 16 mars. L’accord est gratiné. Il autorise l’employeur à fractionner les congés sans l’accord du salarié, et à fixer les dates des congés sans être tenu d’accorder un congé simultané à des conjoints travaillant dans la même usine.

L’avidité patronale n’est jamais confinée... et ne prend jamais de vacances !

Pôle Santé Sud, Le Mans :  L’ « industrie » de la Santé : les profits d'abord

Echo d'entreprise
09/04/2020

La direction de la clinique privée du Pôle Santé Sud ne s’est pas privée de s’étendre dans la presse locale sur sa participation à l’effort commun dans la crise sanitaire actuelle. De l’accueil de patients atteints du covid19 à la participation de certains de ses médecins anesthésistes-réanimateurs aux gardes au Centre Hospitalier du Mans jusqu’à des renforts infirmiers, toute une organisation a été mise en place comme dans les établissements publics.

Mais pendant qu’elle se vantait de cette contribution somme toute normale pour un établissement de santé, elle avait préparé et informé fin mars tout le personnel qu’une demande de mise en activité partielle, prévue a minima jusqu’à la fin juin, serait envoyée à la Direccte pour obtenir les aides de l’Etat. La sous activité momentanée conséquence  du report de bon nombre d’interventions médicales et chirurgicales jugées moins urgentes était le prétexte invoqué pour cette demande. En pleine crise sanitaire, alors que tout le système de Santé est censé se mobiliser, la direction d’une clinique envisageait donc de mettre une partie de son personnel, soignants compris, au chômage partiel pour ne pas perdre d’argent. C’est d’autant plus choquant dans une clinique qui appartient au groupe Elsan avec pour actionnaire la richissime famille Bettencourt-Meyers.

Le mercredi 1er avril, la direction a communiqué au personnel que non seulement l’Etat refusait de financer du chômage partiel en cette période de crise mais que du personnel pouvait être envoyé pour renforcer les équipes de l’hôpital public, en précisant que cela serait sur la base du volontariat. Cependant, à défaut d’avoir pu obtenir les aides versées pour le financement du chômage partiel, les actionnaires vont recevoir de la caisse d’assurance maladie une compensation pour la baisse d’activité suite à des négociations à l’échelle nationale. L'argent de nos cotisations sociales va servir à garantir les dividendes des actionnaires !

Pendant que le personnel va au « front » contre l’épidémie, les actionnaires se remplissent les poches avec l’aide de l’Etat.

NTN à Allonnes (72) :  Pas gênés !

Echo d'entreprise
09/04/2020

L’Usine NTN à Allonnes, près du Mans, produit des transmissions pour automobiles. Elle était à l’arrêt depuis le 23 mars ; un arrêt déjà bien tardif. La direction d’NTN pressée de faire reprendre le travail a décidé de relancer la production avec 82 « volontaires" à partir du 6 avril (on sait ce que vaut le volontariat avec toutes les pressions de la hiérarchie). Pour cela elle avait promis toutes les mesures sanitaires minimales, comme avoir des masques. Et en effet, elle a reçu 1400 masques récemment dont 1000 viennent même du Japon. Elle en attend encore 10 000 dans la semaine.
Alors que tous les soignants manquent de masques pour sauver des malades et se protéger, eux et leurs proches, eh bien NTN est fier d’avoir fait venir des masques de l’autre bout du monde pour produire des transmissions de bagnoles et faire suer des profits à ses salariés !
 

La Poste Nantes :  Priorité à la santé ou aux profits ?

Echo d'entreprise
07/04/2020

Quant il s’agit de courriers réellement prioritaires comme ceux de la sécurité sociale (avec une carte vitale), comme les cartes bleues, les chéquiers ou les courriers de la préfecture avec une carte de séjour, on voit bien l’utilité qu’ils soient distribués par les facteurs. Mais où est l'urgence de distribuer les publicités d’une marque de beauté en période de confinement ? C’est pourtant ce qui s’est produit la semaine dernière à Nantes.

Alors que partout on entend « restez chez vous », il faut sélectionner les courriers et colis en période de confinement pour limiter les risques et donner la priorité à la santé des postiers, des soignants et de leurs proches. Préserver des vies ou maintenir les profits des actionnaires, La Poste, elle, a choisi cette dernière option.

 

Airbus Nantes  :  Bas les masques !

Echo d'entreprise
04/04/2020

Alors que l’épidémie bas son plein, Airbus a décidé après 4 jours de confinement pour le personnel, de faire repartir la production coûte que coûte dans les usines du groupe. La direction dit avoir  respecté pour cela toutes les règles  sanitaires exigées pour la non propagation du virus, ce qui suppose d’avoir en sa possession un nombre très important de masques. Simples masques chirurgicaux, mais aussi des masques FFP2 ou 3, les plus sécurisants, qu’elle utilise aussi en temp normal pour des postes à risque, en contact avec des matières polluantes. Ce sont ces masques qui manquent le plus pour tout le personnel hospitalier en contact quotidien avec le virus.

Comment Airbus a pu se procurer ces masques alors que toute la production est censée aller en priorité absolue au secteur hospitalier puis aux secteurs de deuxième catégorie, comme toutes les professions dont le maintien est indispensable à la population (l’alimentaire) et ensuite seulement aux autres secteurs ?

Un article de Médiapart vient de révéler qu’Airbus a pu profiter de la deuxième catégorie avec la complicité de l’État pendant un certain temps et recevoir ainsi tous les masques dont l’entreprise avait besoin pour continuer à produire des avions qui restent cloués au sol !

La complicité entre pouvoir public et industriels ne date pas d’hier, pour preuve les récents propos du préfet de Loire Atlantique, Claude d’Harcourt exhortant « les entreprises de la région à poursuivre ou à reprendre leur activité », en citant Airbus, les Chantiers de l’Atlantique et le chantier du futur CHU. Édifiant et révoltant !  

Clinique St-Didier à Avrillé (Maine-et-Loire) :  Grève victorieuse

Echo d'entreprise
03/04/2020

Devant la clinique lors d'une précédente grève en 2018

En raison de la crise sanitaire, le nombre de résidents de la clinique psychiatrique St-Didier, à Avrillé près d’Angers, a récemment baissé. Cela a conduit la direction à réduire les effectifs et à changer les horaires de travail, mais sans consulter personne et sans respecter les délais de prévenance. Les salariés ont eu beau souligner les nombreux risques que ces décisions allaient faire courir à eux et aux patients, la direction est restée sourde à leurs arguments. Les travailleurs ont donc décidé d’un mouvement de grève à partir du mercredi 1er avril à 7h30. Deux heures plus tard, la direction cédait.

Face à une direction pour qui le lucratif passe avant les soins aux patients et avant la sécurité des salariés, c’est une belle victoire, permise une fois de plus par la grève.