Hôpital de Cholet (Maine-et-Loire) :  Pénurie de surblouses

Echo d'entreprise
03/04/2020

Face à la pandémie, les travailleurs des hôpitaux sont en première ligne, avec trop peu de moyens. A l’hôpital de Cholet, comme dans bien des établissements du pays, il faut ajouter au manque de masques celui de surblouses dans les services dédiés au coronavirus. A Cholet, il n’y a pas plus de deux surblouses par chambre pour une journée de 24 heures, alors qu’une quinzaine de soignants par jour (ASH, aides-soignantes, infirmières, médecins, etc.) doivent y passer ! En principe, après chaque utilisation par un soignant, une surblouse va droit à la poubelle. Eh bien du fait de la pénurie, les soignants sont obligés de se la repasser.

Un nouveau protocole a été défini, mais le moins que l’on puisse dire est qu’il n’élimine pas les risques de contamination.

Cette situation-là, très angoissante pour les soignants, n’est pas dû à la fatalité, mais au saccage du service public de santé par les gouvernements successifs.

Mann Hummel à Louverné (Mayenne) :  Débrayage à 90%

Echo d'entreprise
02/04/2020

Le 9 mars, les salariés de l’entreprise Mann Hummel, à Louverné près de Laval, ont débrayé à 90 %, inquiets d’être obligés de venir travailler alors que leurs proches sont confinés. Cette entreprise produit des pièces automobiles, entre autres des filtres. Cette production n’est pas vitale, et les travailleurs ne voyaient donc pas pourquoi ils auraient à mettre leur santé en danger.

Face à cette réaction, la direction a accepté de mettre en place des aménagements destinés à limiter les contacts ; et les salariés qui le souhaitent pourront, sous certaines conditions, ne pas venir travailler. C’est bien sûr la fermeture de cette usine (comme de bien d’autres) qui devrait être à l'ordre du jour si les propos du gouvernement au sujet de « la guerre au virus » étaient sérieux. En attendant, c’est bien à leur mobilisation collective que les travailleurs de Mann Hummel doivent ces reculs de la direction.

La santé des travailleurs avant celle des profits !

Centre hospitalier specialisé de la Sarthe :  Ça la fiche mal !

Echo d'entreprise
02/04/2020

Alors même que l’épidémie de coronavirus ne fait que commencer, l’hôpital n’est déjà plus à même de fournir aux soignants des embouts de thermomètre pour prendre la température des patients...  Il a été recommandé au personnel de laisser un embout dans chaque chambre, de le nettoyer et de le réutiliser plusieurs fois... ce qui n’est absolument pas conforme aux recommandations.

L’approvisionnement aurait pu être anticipé, c’est quand même la moindre des choses de pouvoir prendre la température dans un service de soins, avec ou sans épidémie !

Pôle Santé Sud, Le Mans :  Chômage partiel en pleine épidémie ?

Echo d'entreprise
02/04/2020

Des informations contradictoires circulent sur la possibilité d’être mis en chômage partiel. Mais ce qui est certain, c’est que la direction a commencé à en informer le personnel. Il est question d’une demande à titre conservatoire auprès d’un service de l’État, la Direccte, pour une période allant jusqu’à fin juin ! On croirait rêver car en ce moment, tout le système de Santé devrait être mobilisé. Et même si cette mesure n’était finalement pas mise en œuvre, le fait qu’elle ait été envisagée est choquant. D’autant plus, dans une clinique appartenant au groupe Elsan qui se présente comme un des leaders de l’hospitalisation privée et qui aurait largement les moyens de maintenir le paiement de tous les salaires sans faire payer le chômage à la collectivité !

Seulement voilà. Dans "l'industrie" de la santé, les soins ne sont que le prétexte, le vrai moteur c'est le profit comme dans les autres industries en régime capitaliste !

DAHER Loire-Atlantique :  Jusqu'aux derniers centimes

Echo d'entreprise
02/04/2020

Chez Daher, une entreprise sous-traitante d'Airbus, les travailleurs découvrent au fur et à mesure de la communication de leur direction, que le patron est bien résolu à leur présenter la totalité de la facture de la crise sanitaire ! 

En toute irresponsabilité le groupe Daher a décidé de renvoyer les salariés au travail, après une semaine d’arrêt, tout comme Airbus le "donneur d'ordre". La direction d'Airbus prétend qu'il faut sauver les sous-traitants en leur donnant du boulot, pendant que celle de Daher explique qu'elle n'a pas d'autre choix que de ré-ouvrir pour fournir Airbus ! Tout ce petit monde se partage les rôles et se renvoie la balle, avec pour objectif commun le profit, à n'importe quel prix !

La "liste de courses" du patronat était à peine rendue sur le bureau de la ministre du travail Penicaud, que les ordonnances dérogatoires au code du travail se sont mises à pleuvoir. Et pour finir, les patrons se sont précipités pour faire signer des accords d'entreprise à ceux des syndicats qui veulent bien leur rendre ce service.

Chez Daher comme dans beaucoup de boites, question "sécurité", les gadgets sont de sortie pour la façade : 

- Horaires aménagés avec des temps de désinfection des postes de travail, mais que personne ne s'inquiète: "à titre tout à fait exceptionnel et pour tenir compte de l'engagement des salariés concernés, aucune récupération de temps ne sera demandée pour les heures non réalisées en raison de ces horaires aménagés". 

- Quelques poignées de masques, quelques bidons de gel hydroalcoolique ou plutôt de substituts, la suppression des pauses café et le tour est joué.

En ce qui concerne les salariés dont le poste n'est pas ré-ouvert, avant de rentrer dans le dispositif de chômage partiel, la direction prend 5 jours de congés payés et 1 jour sur un compte heure temps. 

Quand à la rémunération du chômage partiel, elle sera de 95 % du net au lieu des 84% prévus par le gouvernement... mais, attendez, qu'est-il écrit dessous ? Le complément sera remboursé en temps de travail supplémentaire quand le salarié retournera au boulot !   

Toutes ces mesures illustrent parfaitement l'état d'esprit du patronat : crise sanitaire ou pas, aucune inflexion de sa ligne de conduite. La santé des salariés, leurs salaires et leurs conditions de travail sont les seules marges d'ajustement sur lesquels le patronat et le gouvernement à son service envisagent de rogner !

En nous obligeant à travailler en plein confinement ou en nous volant des jours de congés, le patronat ne nous laisse pas le choix : les travailleurs devront faire bloc pour ne pas y laisser leur peau ! 

 

Chantiers de l’Atlantique à Saint-Nazaire :  La guerre de classe ne connait pas de confinement

Echo d'entreprise
28/03/2020

Même s'ils ont dû reculer en finissant par accepter la fermeture du Chantier naval sous la pression des grévistes, les patrons ne baissent pas les bras. Ils tiennent à faire payer cette crise aux travailleurs. De nombreux intérimaires sont licenciés et les patrons d'entreprises sous-traitantes n'ont même pas attendu une quelconque ordonnance pour forcer leurs salariés à prendre dans leurs congés personnels. Aux Chantiers de l'Atlantique proprement dit, la direction prévoit quant à elle, un accord d'entreprise qui lui permettrait de prendre au maximum dans les congés des salariés (au total plus de 20 jours), avant de passer au chômage partiel, à 84 % du salaire, si le confinement devait durer.

Prendre sur nos congés ou nous mettre au chômage ne lui coûtera rien, tandis que les travailleurs perdraient 16 % de leur salaire. En prenant sur les congés, le patron anticipe même qu'il faudra, au retour sur le site, que les travailleurs fassent encore plus de sacrifices sur leur temps de travail pour rattraper  la production perdue.

Les patrons du chantier font preuve du même mépris pour les salaires des travailleurs qu'ils en ont eu pour leur santé. Ces irresponsables veulent faire payer la facture aux salariés, mais c'est bien eux qui doivent la payer et dès le confinement fini, il faudra être nombreux à le leur faire savoir !

Chantiers de l'Atlantique (Saint-Nazaire) :  Coronavirus à bord !

Echo d'entreprise
28/03/2020

Le Celebrity Apex dans le port de Saint-Nazaire

Le navire Apex, un paquebot de luxe de plus de 300 m, est à quai à Saint-Nazaire. Il vient d'être officiellement livré ce jour, vendredi 27 mars, par les Chantiers de l'Atlantique à son armateur Américain RCCL. La veille, on avait appris que 7 malades du Covid 19 avaient été diagnostiqués à son bord, alors que les 1 463 membres d’équipage y sont confinés depuis 6 jours. 46 travailleurs sous-traitants se trouvent aussi sur le bateau. Ils avaient embarqué, avant le confinement, pour terminer les travaux. Afin d'éviter de contaminer l’équipage à quelques jours de la livraison, ces travailleurs avaient interdiction de descendre à terre. Des négociations entre l'armateur, la préfecture et les autorités sanitaires sont en cours pour les débarquer.

C'est, entre autre, sur ce bateau que des travailleurs, inquiets de prendre le risque d'être contaminés, avaient refusé de monter le mardi 17 mars dernier. Ce débrayage massif parti de plusieurs secteurs, avait fini par contraindre la direction à fermer les ateliers, puis les navires.

Aujourd'hui, le nombre de contaminés est passé à 29 parmi les membres de l'équipage et un des malades a dû être hospitalisé. Une fois de plus les patrons ont fait prendre des risques insensés à des travailleurs pour que la machine à fric du business de la croisière s’arrête le plus tard possible !

Airbus (Nantes) :  Le patronavirus à l'œuvre

Echo d'entreprise
27/03/2020

Comme dans les autres usines du groupe Airbus, l’usine de Nantes a été mise à l’arrêt quatre jours à partir du mardi 18 mars. Quatre jours nécessaires pour nettoyer et désinfecter l’usine dans le but de faire redémarrer la production coûte que coûte. L’argument pour le directeur de l’entreprise, c’est de dire : « Nous jouons un rôle économique majeur. Beaucoup de PME qui dépendent de nous, risquent de disparaître sans reprise d’activité... Airbus doit continuer à produire pour honorer les commandes en cours... » et certains dans la hiérarchie d’appuyer :« … il ne faut pas ruiner l’État ! ».

Très peu étaient présents mardi, jour de reprise progressive selon les secteurs, un peu plus mercredi : 300 sur 2 500.

La direction met en avant le fait qu’elle fait appel à des volontaires. Sauf que ce sont des volontaires à qui on a fait le chantage de la récupération totale des jours perdus pour ceux qui ne viendraient pas sans raison officielle d’absence. Sous quelle forme ? Heures supplémentaires, samedi, RTT, congés ? La semaine entre Noël et Jour de l’An est déjà morte, utilisée pour payer les quatre premiers jours d’arrêts. Alors pour le reste, si c’est pour faire des semaines de 50 heures et ne plus avoir de ponts ou de week-end…

Bref c’est le volontariat, le couteau sous la gorge. Sauf que ça ne marche pas tant que ça… Alors la direction envisage de faire revenir les intérimaires pour obtenir son volume  de chair à produire, de chair à virus.

Révoltant !

La Poste (bureau de Nantes Bretagne) :  Les postiers se mobilisent pour être en sécurité

Echo d'entreprise
25/03/2020

Lundi 16 mars, les guichetiers du bureau de poste place de Bretagne ont refusé de travailler en l’état : pas de gel hydro-alcoolique et encore moins de masques. Du coup, la direction a trouvé un semblant d’astuce : réduire le nombre de services proposés aux usagers, avant de fermer le bureau lundi 23 mars.

À leur tour inquiets de travailller sans protection, vendredi 20 mars, les postiers du centre courrier, Cedex/Courses Spéciales et Cabines ont arrêté le travail et sont tous allés retrouver les facteurs ; ils ont collectivement interpelé la direction. Elle a alors proposé de réduire les sorties à l’extérieur. Il faut dire qu’à part une tournée qui concerne les ministères et le CHU, la livraison de la plupart des colis amazon n’est pas vitale. De plus, certains facteurs demandaient pourquoi ils ne sont pas confinés à domicile afin que les masques de La Poste soient donnés aux soignants tant qu’ils en manquent.

Airbus à Saint-Nazaire :  Reprise en « mode dégradé ». Mais dégradé pour qui ?

Echo d'entreprise
25/03/2020

Dans tout le groupe Airbus l'activité reprend graduellement tout au lond de la semaine. A Saint-Nazaire des travailleurs ont donc été rappelés lundi 23 pour travailler dans une usine soi-disant désinfectée alors que dans certains ateliers il y a des cas potentiels de contaminés au Coronavirus. La direction est au courant, elle a d'ailleurs réorganisé la production en en tenant compte... à sa manière : en nous renvoyant au travail alors qu'il est envisagé de renforcer les mesures de confinement ! L'incurie gouvernementale a finalement du bon pour les patrons, « pas vu, pas pris », pas de test, pas de virus !

Pendant la semaine de fermeture, le gouvernement, les patrons, et même des syndicalistes complices, n'ont pas chômé. Après avoir mis en danger les salariés, leurs familles et les soignants en tardant a fermer les sites, le patron les ré-ouvre avec des aménagements d'horaire et de conditions de travail de fortune.

Sur le site de Saint-Nazaire, ceux qui ne travaillaient pas pendant le confinement, devront rattraper les heures perdues quand la situation sanitaire sera revenue à la normale, par des heures supplémentaires, des samedis et des jours fériés obligatoires et sans aucune compensation financière ! La direction s’apprête donc a utiliser tout l'arsenal législatif que le gouvernement lui apporte sur un plateau pour dégrader encore plus les conditions de travail et les horaires !

La désinfection des outils, l'interdiction de la pause café et autres adhésifs et marquages de distanciation au sol ne protégeront personne. Cerise sur le gâteau, ce sont ceux qui sont restés à l'usine pour préparer la réouverture et qui ont donc potentiellement plus de risques d'être contaminés, qui ont accueilli lundi ceux qui revenaient de confinement. Ils n'ont bien sur pas été dépistés, alors que l'on sait que sans tests systématiques la seul protection est le confinement !

Les mêmes qui nous bassinent à logueur de temps avec la sécurité « safety first » s’apprêtent à nous envoyer au casse-pipe ! Ils le font en période de crise sanitaire en risquant de nous contaminer et le feront plus tard en nous épuisant avec des cadences délirantes et des horaires épuisant !

Les capitalistes et leurs larbins du gouvernement s’apprêtent a nous faire payer cette crise jusqu'au dernier centime. Il faut se préparer dés maintenant à rendre les coups, car ce sera notre peau ou la leur !