Dans le cadre de la crise du coronavirus, la direction du groupe Michelin a annoncé dès le début de la semaine du 16 mars la fermeture de ses usines en Italie, en Espagne et en France. Une occasion pour elle de jouer les « bons patrons »... mais elle a bien vite tenté de présenter la facture aux travailleurs !
Michelin voudrait en effet s’appuyer sur la future loi d’urgence sanitaire pour faire peser le coût de cet arrêt de la production sur les salariés. Sans honte aucune, la direction du groupe a prétendu exiger des ouvriers que leur première semaine d’inactivité soit décomptée de leurs congés payés. Renoncer à leur cinquième semaine de congés annuels, voilà ce que Michelin a proposé aux travailleurs. Michelin voudrait d’ailleurs que la dernière semaine de mars soit prise sur les RTT – tout cela pour lui permettre de n’avoir recours au dispositif du chômage partiel (de toute façon largement payé par l’Etat, donc par l’argent public) qu’à partir de début avril.
Le patron, qui ne doute de rien, a voulu imposer aux syndicats son « union sacrée ». Quoi de mieux que de faire valider une telle attaque par les syndicats, quand on veut faire avaler une pilule aussi indigeste aux salariés... Mais à l’usine de Cholet, le patron est tombé sur un os. Tous les syndicats (CGT, CFDT, SUD et CGC) ont refusé le sacrifice des congés. Tous ont demandé le maintien du salaire à 100%. Et au lieu de tomber dans le piège de la solidarité avec le patron, ils demandent le gel du versement des dividendes aux actionnaires.
Ce n’est certainement pas la perte d’une semaine de vacances qui va régler le problème sanitaire du coronavirus. Même confinés, les travailleurs ne sont pas dupes des manœuvres de Michelin pour protéger ses bénéfices en temps de pandémie. Alors que la pression du gouvernement et du patronat est forte pour renvoyer tout le monde au travail, même dans des activités pas du tout vitales pour la population comme la production de pneus, les salariés de Michelin n’entendent pas être sacrifiés sur l’autel des profits.